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l'artiste en minuscule

Rien n’est plus terrifiant qu’un artiste, un concentré d’égo mal agencé, ou trop ou pas assez, il passe le plus clair du temps sur sa démarche personnelle et à imaginer ce que dieu ne lui a pas demandé de créer, ou à se complaire à être dieu, à faire dieu, à prendre dieu dans le creux de son ventre à le digérer tant bien que mal.

L’artiste ne sait rien faire d’autre que créer il ne sait rien faire d’autre et il fait chier tout le monde si par malheur il n’arrive pas à sa faim, ou à ses fins. Il se doit d’aller à l’intérieur des choses jusqu’à perdre la notion du temps, il combine l’extérieur comme un chasseur traque sa proie, l’artiste est inlassablement insatisfait, quand il rit le mardi il s’effondre le vendredi, il puise sa force dans sa seule et unique envie de créer, il tourne sur lui même et autour du monde, il aime à en crever puis il passe à autre chose. La bête noir de l’artiste ; c’est d’être un raté, et quand il obtient la gloire et la renommée il n’est pas sustenté. Si il ne l’obtient pas il s’en prendra à lui et aux autres, en définissant le monde comme un spectateur qui n’a rien compris au film.

 

L’artiste doute et son inverse, il possède tout les paradoxes, son regard doit être le seul mais il doit être lu, écouté, vu regardé, entendu, AIMÉ, l’artiste est un humain qui se veut à part, pour acquérir son unique, l’artiste se reconnaît et s’auto-portrait mais il meurt et s’étiole si il n’est pas reconnu. L’artiste est un fou, qui dans ses éclats de lucidité fait tourner l’humanité et provoque tout ce que les êtres rêvent d’avoir, de faire, ou d’être, l’artiste n’est rien si il est seul, mais il n’est rien si il pense qu’il est le monde.

L’artiste est une sale race qui n’a pas de loi, et ses limites sont celles que nous en ferons. L’artiste est cadré et dans son cadre il peut créer l’infini, l’artiste peut toucher l’invisible et se morfondre si il n’a pas d’inspiration, l’artiste s’apitoie sur son destin comme si il avait perdu toute sa famille dans un terrible accident. Mais il est tout aussi capable de se nourrir du malheur qui lui arrache les tripes. Il crie au désespoir il chante le bonheur.

 

L’artiste n’aime pas être déçu, mais il n’a de cesse de se confronter à la perfection, avec ce désir de l’éphémère il veut rester dans les mémoires pour des siècles et des siècles. Il n’a pas de règle il les fabrique. Car l’artiste a tellement peur de mourir qu’il crée l’éternité.

L’artiste est un guerrier qui aimerait bien guérir l’âme de l’humanité pour se faire il n’a qu’une seule voie à suivre l’humilité, ainsi il pourra rejoindre sa place parmi les êtres vivants sur cette terre.

Voilà en gros. Pourquoi le sublime de l’art c’est nous (ensemble) et ce que nous en faisons.

Céline

http://expositionparticuliere.e-monsite.com/

Céline Teissière

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